Numéro 11 - 23 mars 2019
Des sujets de
préoccupation pour le corps politique
Le budget
fédéral 2019 : bourré d'artifices
Des élections en Alberta
le 16 avril
• Les
travailleurs de l'Alberta ne sont pas hantés par la
défaite
• Quel est le
problème en Alberta?
• Faire face
aux cycles d'expansion et de contraction de l'économie
albertaine et à la désinformation de l'élite
dominante
• La taxe sur
le carbone
À titre d'information
• Répartition des sièges et
partis politiques enregistrés
à la dissolution du Parlement
La désinformation au sujet du réseau 5G de Huawei
et les menaces pour la sécurité nationale
• L'arrivée
de
nouvelles
formes
de
communication
de
masse des forces productives sociales
- Louis Lang -
Ne touchez pas au Venezuela!
• CARICOM
rejette la proposition du Canada de saper Petrocaribe
- Mision Verdad -
La Cour internationale de justice juge illégale
l'occupation britannique des îles Chagos
• Le refus
de défendre la primauté du droit international
est un sujet très sérieux et préoccupant
• Victoire
pour les Chagossiens
- John Pilger -
• Le
Royaume-Uni rejette un avis de la Cour internationale
de justice sur l'archipel des Chagos
- Craig Murray -
21 mars - Journée internationale pour l'élimination
de la discrimination raciale
• Défendre
les
droits
des
minorités,
c'est
défendre
les
droits
de
tous
Les jeunes du monde réclament un avenir radieux
• Grève
mondiale
des
étudiants
pour
le
climat
(reportage
photo)
Des sujets de préoccupation pour
le corps politique
Le gouvernement Trudeau a déposé son
budget intitulé Investir dans la classe moyenne pour faire
croître
l'économie
canadienne le 19 mars. C'est un budget bourré d'artifices.
Il
n'identifie pas les problèmes de l'économie qu'il se
propose de
résoudre ni comment ces problèmes se posent. Il commence
plutôt par cette affirmation : « Une économie forte
commence par une
classe moyenne forte. » Lequel vient en premier,
l'économie forte
ou la classe moyenne forte ? Ou cela n'a-t-il aucune importance
puisque les affirmations qu'il contient ne sauraient être prises
au sérieux ? La rhétorique budgétaire ne sert
qu'à cacher la
politique de payer les riches. Elle sert à désinformer et
à
détourner l'attention de l'économie telle qu'elle existe
pour
qu'on ne voit pas le changement de direction qui s'impose.
À 500 pages, il est improbable que de nombreux
députés lisent
les informations du budget avant de voter et c'est sans doute
voulu. Le gouvernement a entre autres inséré dans le
mégaprojet
de loi budgétaire précédent un accord de
réparation (également
appelé accord de poursuite suspendue), mécanisme à
la base du
scandale de SNC-Lavalin qui permettrait à l'entreprise
d'échapper
aux accusations criminelles pour corruption et de continuer à
miser sur des projets gouvernementaux. Ce budget est perçu par
beaucoup comme une assiette au beurre pour favoriser la
réélection des libéraux en 2019.
L'obsession du gouvernement Trudeau avec la classe
moyenne
était au coeur de la campagne libérale à
l'élection générale de
2015. La question qui se posait alors était de savoir ce que
Trudeau entend par classe moyenne et pourquoi il en fait une hantise.
Si c'est de la classe moyenne qu'il s'agit, quelles
sont selon lui la classe supérieure et la classe
inférieure à
cette classe moyenne ?
Le concept néolibéral d'une classe
moyenne au XXIe siècle occulte
la
composition actuelle des classes sociales et la façon dont se
présente la situation des deux principales classes sociales et
la condition de la classe moyenne. Une
classe sociale est définie par la façon dont elle gagne
sa vie.
La classe ouvrière vend sa capacité de travail à
ceux qui
possèdent et contrôlent les moyens de production
privés et
publics, connus collectivement sous le nom d'oligarchie
financière. Ces deux principales classes sociales voient
l'économie et ses problèmes différemment parce
qu'elles gagnent
leur vie différemment et que leur position sociale n'est pas la
même. Les deux classes sociales défendent chacune leurs
réclamations à l'économie, ce qui crée une
lutte de classe.
Il existe en effet une « classe moyenne »
dans la société
capitaliste, mais elle n'est pas définie de la façon dont
le
gouvernement Trudeau le prétend, que c'est une classe
composée de
personnes dont le revenu imposable se situe à
l'intérieur d'une
échelle donnée. La classe moyenne dépend du
système capitaliste
pour vivre mais sa survie est menacée par la domination sans
partage de l'économie et du pouvoir politique par la petite
minorité riche. Il y a inévitablement un
mécontentement dans ses
rangs au fur et à mesure qu'elle bascule dans la classe
ouvrière,
l'intervention du gouvernement dans l'économie renforçant
toujours plus le contrôle de l'oligarchie financière.
Toutes les
mesures budgétaires susceptibles de favoriser cette «
classe
moyenne » servent surtout à acheter son allégeance
au statu quo
afin que l'oligarchie financière puisse maintenir son dictat sur
l'économie et la société. Les réponses au
budget de ceux qui
prétendent représenter cette partie de la population
montrent une
allégeance au système tout en rouspétant que les
miettes ne
suffisent pas.
La classe ouvrière veut un gouvernement qui la
soutient dans
la réclamation de ce qui lui appartient de droit, en tant que
classe des producteurs réels de toute valeur, et qui engage
l'économie dans une nouvelle direction pour réaliser la
stabilité
et la sécurité pour tous.
Ceux qui achètent la capacité de travail
de la classe
ouvrière, l'oligarchie financière, veulent un
gouvernement qui
les soutient dans leur revendication privilégiée de ce
que
produit la classe ouvrière et qui maintient la direction
actuelle
de l'économie, qui favorise leurs intérêts de
classe.
Le concept de classe moyenne du gouvernement Trudeau
dissimule cette lutte de classe sociale sur les réclamations
à la
richesse produite et sur la direction de l'économie. Selon le
budget : « Investir dans la classe moyenne signifie investir dans
les gens en aidant davantage ceux qui en ont besoin que ceux qui
n'en ont pas besoin. »
S'il faut comprendre que c'est « la classe
moyenne » qu'il
faut aider davantage que « ceux qui n'en ont pas besoin »,
cela
veut dire que la classe inférieure n'a pas besoin d'aide ou ne
mérite pas d'être aidée. Un nombre croissant de
Canadiens sont
sortis de la classe ouvrière et sont tombés dans
l'extrême
pauvreté pour une raison ou une autre, de laquelle il est
extrêmement difficile de sortir sans un soutien important de la
société et des programmes sociaux. Malgré les
prétentions qu'on
lui attribue, le budget ne fait rien pour résoudre le
problème de
Canadiens vivant dans la pauvreté ou pour donner un élan
à
l'humanisation de l'environnement social et naturel. En fait, les
crédits d'impôt qui sont censés aider la «
classe moyenne » ne
sont pas conçus pour atténuer les problèmes
auxquels les gens
sont confrontés, ils n'ont qu'une valeur de propagande.
Les mesures proposées dans le budget finissent
toutes d'une
façon ou d'une autre par engraisser les riches, ceux qui
achètent
la capacité de travail de la classe ouvrière et la valeur
que les
travailleurs apportent au travail qu'ils accomplissent. Si l'on
dissèque les propositions budgétaires, on verra qu'elles
bénéficient d'une façon ou d'une autre à
ceux qui possèdent et
contrôlent l'économie.
Le gouvernement prétend s'attaquer à
quatre priorités avec ce budget, soit « les bons emplois
», le
logement, les aînés et l'assurance-médicaments.
Pour
« les bons
emplois », il propose l'« allocation canadienne pour la
formation
». Il dit que « le caractère changeant du monde du
travail
aujourd'hui signifie que les gens peuvent changer plusieurs fois
d'emploi au cours de leur vie professionnelle ou avoir besoin de
nouvelles compétences pour conserver leur emploi dans une
économie en évolution. Pour les travailleurs canadiens,
cette
réalité pose de nouveaux défis : comment obtenir
la formation
dont ils ont besoin pour conserver leur emploi actuel ou se
préparer pour un nouvel emploi ? » L'effet de cette mesure
sera
d'accroître la capacité de travail de la classe
ouvrière sans que
les éventuels acheteurs de cette capacité ne paient pour
réaliser
la valeur associée à cet accroissement.
Dans la rubrique « logement », le
gouvernement prétend que
ses mesures augmentent le pouvoir d'achat de la classe ouvrière,
comme par exemple avec son nouvel « incitatif à l'achat
d'une
première propriété », mais en essence chaque
mesure perpétue et
renforce le contrôle et le privilège de classe de
l'oligarchie
financière au pouvoir et achemine la valeur collective de
l'économie dans les poches des riches.
Aujourd'hui, l'économie, c'est les travailleurs
utilisant
collectivement les moyens de production pour produire des biens
et des services utiles pour que les gens puissent vivre une vie
moderne et que la société puisse progresser. Les
conditions
objectives de l'économie se trouvent dans le niveau de
développement des forces productives et dans les rapports entre
ceux qui participent à l'économie, qu'on appelle rapports
de
production.
Les forces productives du Canada ont
énormément progressé
depuis le XIXe siècle, mais les rapports de production n'ont pas
changé. Cette contradiction se voit dans la
non-résolution des
problèmes de l'économie, dans les crises
économiques récurrentes
et surtout dans le dysfonctionnement des rapports de production.
La vie elle-même confirme la nécessité de
renouveler les rapports
de production pour les faire correspondre aux forces productives
socialisées.
Le budget a pour objectif à la fois de masquer
le but réel des mesures proposées, qui est de payer les
riches, et
de détourner l'attention des travailleurs pour qu'ils
n'examinent pas l'économie avec leur propre conscience sociale
et sous l'angle de la science économique pour ouvrir une voie
vers l'avant.
Des élections en Alberta
le 16 avril
Le 19 mars dernier, la première ministre de
l'Alberta Rachel Notley a annoncé que des élections
générales se tiendront le 16 avril après une
campagne électorale de 28 jours.
Il y a quatre ans, les Albertains ont
répudié de manière spectaculaire le programme
néolibéral antisocial mis de l'avant à
l'époque par le Parti progressiste-conservateur, et ont mis fin
à une dynastie de 44 ans en Alberta.
Ce sentiment d'optimisme
s'est effrité. Malgré ses efforts pour adopter des
réformes pour lesquelles la classe ouvrière et le peuple
combattaient, quatre années de gouvernement NPD ont
aggravé la crise de crédibilité dans laquelle le
système appelé démocratie représentative
est plongé. Porter au pouvoir des partis politiques sur
lesquels le
peuple n'exerce aucun contrôle afin qu'ils forment des
gouvernements ne donne pas de pouvoir au peuple. Toute perception
persistante selon laquelle le système de partis
cartellisés
peut permettre au peuple d'établir les politiques
gouvernementales a disparu à la suite de ces quatre
années, pendant lesquelles les grandes sociétés
pétrolières ont
continué de dicter ce qui peut et ne peut pas être fait en
Alberta.
Le Parti conservateur uni (PCU), dirigé par
Jason Kenney, qui espère remplacer le NPD dirigé par
Rachel Notley, est le produit d'une prise de contrôle hostile des
partis Wildrose et progressiste-conservateur et il est uni de nom
seulement. Alors que la campagne électorale débute,
Kenney est lui-même impliqué dans des scandales de
corruption.
Tout ceci est utilisé par les oligopoles de
l'énergie et d'autres oligopoles comme les grandes banques pour
accabler le peuple avec l'idée que le choix est entre les
pipelines et l'environnement, la « compassion » ou
l'austérité. Il n'y aurait pas d'alternative à la
dette publique et au déficit croissants, à la destruction
continue des services de
santé, de l'éducation et des programmes pour les
aînés, aux pipelines tous azimuts, à
la crise économique, aux stratagèmes pour payer les
riches et à la division du peuple pour que les gens
s'entredéchirent.
Pendant ce temps, les travailleurs ont leurs propres
préoccupations et leur propre ordre du jour et ils se sentent
plus forts lorsqu'ils élaborent une stratégie et des
tactiques qui amènent un changement dans leur secteur de
l'économie, dans leurs communautés, dans leurs endroits
de travail et leurs organisations de défense pour s'assurer de
faire
avancer leurs intérêts. Les forces qui ont défait
l'ordre du jour antitravailleur et antipeuple l'ont fait en luttant
pour un ordre du jour prosocial et en défendant les droits. Les
travailleurs de plusieurs secteurs de l'économie mettent de
l'avant leurs réclamations à la société et
leur demande pour une nouvelle direction pour l'économie.
Compte tenu de l'importance de l'industrie
pétrolière de l'Alberta pour l'ensemble du Canada, les
résultats de l'élection albertaine sont un sujet de
préoccupation pour tous les Canadiens. Justin Trudeau a
dilapidé 4,5 milliards de dollars pour acheter
l'oléoduc de Trans Mountain en leur nom. Que tous parlent en
leur propre nom dans
cette élection sur les solutions qu'ils veulent voir être
appliquées en Alberta.
Disons non aux manoeuvres pour payer les
riches ! Augmentez les investissements dans les programmes
sociaux ! Donnez la priorité aux réclamations des
travailleurs et non à celles des riches !
Pensons-y. Cela fait des décennies que l'Alberta
a un problème de dépendance aux ressources et
l'élite dirigeante n'a aucune alternative viable. Pourquoi
est-ce le cas ?
Il a des gens comme
Justin Trudeau et d'autres qui disent Oui à la taxe sur le
carbone, Non aux pétroliers au large de la côte nord mais
Oui aux oléoducs, Oui aux oléoducs sur la côte sud
et Oui
à l'exploitation des sables bitumineux, et d'autres encore qui
disent Oui à tout ce qui précède et Non à
la taxe sur le carbone, ou Non à tout ce qui
précède.
En général, la capacité des êtres humains
à résoudre les problèmes est
présentée comme étant très restreinte. La
notion est mise de l'avant que les humains ont des bras, mais pas de
cerveaux, ou qu'ils sont bons pour certaines choses, mais incapables de
faire quoi que ce soit dans d'autres domaines. On dit par exemple que
les humains
ont développé les combustibles nucléaires comme
source d'énergie, mais qu'ils ne savent pas quoi faire avec les
déchets nucléaires. Le mobile pour la production des
combustibles nucléaires par contre est l'économie de
guerre. Ce mobile disparaît quand il est question de traiter les
déchets nucléaires. Le développement de
l'industrie pétrolière a
lui-même été lié de façon
étroite à l'économie de guerre et tient au fait
que l'économie de l'Alberta est étroitement
associée à la machine de guerre américaine. Cette
industrie n'a pas de réponse aux problèmes qu'elle cause
en fait de détérioration de l'environnement avec les
plateformes pétrolières et les puits abandonnés et
le grand problème des
changements climatiques. Résoudre ces problèmes ne fait
pas partie de ce mobile de la production.
Le problème est la classe sociale qui
contrôle la production et son mobile, et non pas la
capacité humaine. L'objectif de s'enrichir et de mener la guerre
impérialiste est trop étroit et destructeur pour traiter
des complexités de l'économie moderne. Prenons l'exemple
des carburants à teneur en carbone. Il faut que le mobile soit
de faire une
transition par rapport à l'énergie émettrice de
carbone pour que cela devienne une alternative sérieuse non
seulement aux émissions de gaz à effet de serre, mais
à l'économie de guerre, à la culture de
l'automobile et au contrôle des oligarques mondiaux sur la vie,
l'économie et les affaires politiques du peuple.
L'alternative « oui » ou «
non »
Pendant les élections, le peuple se voit offrir
un choix entre dire oui et dire non : oui ou non aux
oléoducs, oui ou non au transport du pétrole vers les
océans, oui ou non au carburant émetteur de carbone, oui
ou non aux taxes sur le carbone, oui ou non au
transport du pétrole par train ; l'Alberta aime le
pétrole tandis que d'autres le détestent ; oui
à la consultation avec les nations autochtones, mais non
à
leur veto et à leur entière participation à la
planification et au développement de leurs territoires en
utilisant les ressources qui s'y trouvent ou l'infrastructure qui les
traverse.
Cette oscillation fermée entre le oui et le non
étouffe toute discussion collective au sujet d'une direction et
d'un ordre du jour alternatifs pour une économie prosociale
à aspects multiples qui est indépendante des demandes des
impérialistes américains, de leur économie de
guerre et des barons mondiaux du pétrole. Les
réclamations du peuple
à la société disparaissent et, malgré ses
efforts pour les défendre, elles ne voient jamais le jour parce
que ceux qui sont en position d'autorité et qui contrôlent
les médias utilisent tout leur pouvoir, y compris les pouvoirs
de police, pour bloquer le développement d'une alternative et de
la discussion collective nécessaire pour la réaliser.
Dans la situation actuelle, les élections sont
utilisées pour faire en sorte que tout ce qui est
connecté à l'économie devienne un choix
pragmatique pour favoriser ceux qui sont en position de contrôle.
Cela signifie que l'élite dirigeante maintient la discussion,
l'ordre du jour ou la direction possible dans les strictes limites de
son enrichissement
et de l'enrichissement de ses empires et elle étend sa
domination par la guerre. En conséquence, la seule direction qui
soit possible ou digne de débats est celle par laquelle les
oligarques peuvent faire des tonnes d'argent et étendre leur
contrôle sur tous les aspects de la vie. À
l'intérieur de cette contrainte, le pragmatisme règne en
maître. La fin la
plus étroite et intéressée justifie les moyens.
Les principes, si des principes sont invoqués, doivent servir
l'objectif de s'enrichir et de resserrer le contrôle des
oligarques, ce qui n'est pas vraiment un principe.
Les seules choses qui sont possibles et
indiquées sont celles qui favorisent l'oligarchie
financière. En est exclue toute discussion sur les principes
d'une économie moderne qui s'oppose au système
impérialiste d'États et qui affirme la
nécessité que le peuple exerce son contrôle sur sa
vie, une économie qui a comme principe directeur de garantir
la sécurité et le bien-être du peuple et
d'humaniser l'environnement social et naturel.
Le développement des sables bitumineux et d'un
oléoduc se rendant à Vancouver est possible et
désirable parce que les impérialistes américains
veulent du pétrole pour leur économie de guerre et leurs
forces armées et l'Alberta possède du pétrole
lourd. Le pétrole est là, il existe, alors il faut
l'exploiter pour enrichir les oligarques et étendre
leur contrôle, leur empire et leurs objectifs de guerre. On ne
permet pas de discussion sur le but que la société doit
se donner et sur les moyens de l'atteindre. La discussion sur un but
qui permet le développement des sables bitumineux d'une
manière humanisée et planifiée est
considérée comme marginale.
Ceux qui sont en position
de contrôle parlent beaucoup de mettre fin à la
dépendance vis-à-vis le marché américain et
des prix dictés par les oligarques. Mais leurs actes
disent : pourquoi s'en faire avec notre dépendance de
l'économie de guerre américaine et des marchés
mondiaux et avec les crises économiques qui reviennent avec
régularité ? Ceux qui sont en position de
contrôle disent dans les faits que tout le monde veut que les
gouvernements multiplient les programmes pour payer les riches au nom
de la réduction des émissions de carbone, pourvu que
l'argent leur revienne, et pour ce qui est de doubler la production de
pétrole des sables bitumineux, profitons-en
parce que dans l'immédiat il y a des oligarques qui vont
s'enrichir encore plus, et tant pis s'ils cherchent à dominer le
monde par la guerre et le pillage puisque la prospérité
de l'Alberta dépend d'eux.
Objectivement, les Albertains sont perplexes face
à ces « choix » : une option qui n'en est
pas une à une autre option qui n'en est pas une, et ils sont
poussés à voter pour qu'on puisse dire que tel ou tel
parti a leur consentement pour gouverner.
Tout ceci vise à nous empêcher de
reconnaître que l'alternative à l'état de choses
actuel existe déjà sous la forme de tous ceux qui parlent
en leur propre nom et formulent leurs réclamations à la
société, comme cela se produit déjà de
multiples façons chaque jour. Cette affirmation du
facteur humain/conscience sociale dissipe tout sentiment de
désespoir, d'impuissance et d'humiliation qui est
inhérent à la préoccupation morbide de la classe
dirigeante hantée par la défaite et la mort, laquelle
repose sur le non-sens que l'économie albertaine va s'effondrer
si les riches ne sont pas payés ; que les Albertains sont
voués à l'échec si les taxes sur le carbone sont
imposées et d'autres
propagandes intéressées qui visent à
désinformer le mouvement pour investir le peuple de pouvoir.
Un projet d'édification nationale digne de ce
nom inscrit sur sa bannière la revendication du peuple d'une
économie prosociale qui arrête de payer les riches et
augmente les investissements dans les programmes sociaux. Pour que les
problèmes qui rongent l'Alberta puissent être
résolus, il faut assurer le bien-être du peuple en
humanisant
l'environnement social et naturel.
Un convoi de camions est parti de Red Deer, en Alberta,
le
14 février, sous le thème d' « appuyer l'industrie
pétrolière ».
Les médias suggèrent qu'entre 60 et 70 camions comprenant
des
tracteurs routiers et des caravanes sont arrivés à Ottawa
le 19
février. Les organisateurs du convoi « Unis nous roulons
» ont
dit que leur message est d'en finir avec la taxe carbone du
gouvernement fédéral, de construire plus
d'oléoducs et de retirer
les projets de loi C-69 et C-48.[1]
Le convoi avait d'abord été
annoncé en janvier, mais plusieurs
des promoteurs du convoi et de ceux qui amassaient des fonds se
sont retirés, évoquant des « complications »
et ne souhaitant pas
être associés à certains individus jouant la carte
politique et à
qui les médias accordaient de l'importance. Le groupe «
Action
Canada », dont les organisateurs sont des membres connus du Parti
conservateur, a annulé sa participation, laissant « Unis
nous roulons » poursuivre avec le convoi.
Les médias ont
beaucoup parlé de la présence d'opposants au
Pacte mondial sur la migration des Nations unies, du comportement
inacceptable de certains individus envers les Protecteurs de la
Terre autochtones, et du fait qu'une tribune avait été
accordée à
un raciste avoué. L'accent mis par les médias sur des
agents
provocateurs allégués ou réels a fait en sorte
qu'aucune
discussion n'a eu lieu sur les sérieuses préoccupations
soulevées
sans relâche par les travailleurs au cours des nombreuses actions
menées partout en Alberta avant le départ du convoi
pancanadien
en février.
Une couverture et une enquête honnêtes
soulèveraient la
question de qui fixe l'ordre du jour de l'économie albertaine
qui
a engendré la crise actuelle et comment les puissants oligarques
mondiaux profitent de l'ordre du jour qu'ils fixent. Il va de soi
que ces oligarques ne veulent surtout pas d'une enquête ou d'une
discussion qui les tiendrait responsables des problèmes
actuels.
Les oligarques de l'énergie qui sont actifs au
Canada
demandent que celui-ci s'intègre encore plus dans la
compétition
féroce, l'économie de guerre et la course à la
domination
mondiale de la « Forteresse Amérique du Nord »,
activités qui
sont toutes très
néfastes pour le peuple et la Terre-Mère. La course
à l'hégémonie
mondiale prend la forme de la destruction nationale, des guerres
d'agression et de la destruction tous azimuts de ce qu'ils ne sont
pas capables de contrôler. Un des dommages collatéraux de
ces
efforts de domination est l'économie de l'Alberta.
Le problème auquel sont confrontés les
cercles dominants est
que la classe ouvrière de l'Alberta est un contingent militant
et
bien enraciné de la classe ouvrière canadienne. Elle
s'est
toujours tenue debout. C'est pourquoi les oligarques et leurs
représentants et leurs médias font des pieds et des mains
pour
désinformer l'opposition instinctive de la classe
ouvrière aux
dommages causés par la grande industrie
pétrolière, à la
privatisation des services de santé, des soins aux
aînés et de
l'éducation, et aux manoeuvres des différents
gouvernements, peu
importe leur couleur politique, pour payer les riches. La classe
ouvrière réagit en prenant des mesures qui sont une
expression
collective de comment avancer sur une voie cohérente qui lui est
favorable. C'est à la classe ouvrière d'élaborer
une nouvelle
direction à l'économie qui humanise l'environnement
social et
naturel. L'objectif des riches de piller aveuglément les
ressources, d'exploiter le travail et d'en exproprier les fruits
a depuis longtemps été exposé comme étant
très destructeur. Il a
depuis longtemps été rejeté et on ne doit pas
permettre qu'il
domine l'ordre du jour électoral.
Des rassemblements en Alberta
Un convoi de camions traverse Estevan, en Saskatchewan, le 22
décembre 2018.
Des
rassemblements et des convois de camions ont été
organisés dans
au moins treize villes et villages partout en Alberta ainsi que
dans plusieurs villes et villages de la Saskatchewan et du
Manitoba, en décembre et en janvier, dans lesquels des milliers
de personnes ont participé. Les travailleurs et des gens de la
petite entreprise et d'autres membres de la communauté ont
participé aux rassemblements et ont fait part de leurs
inquiétudes face à leur avenir. Ils ont parlé des
difficultés
auxquelles ils ont été confrontés depuis que les
prix du pétrole
ont chuté en 2014 et comment, une fois de plus, l'expansion
s'est
transformée en contraction. La plupart des communautés
où les
manifestations ont eu lieu dépendent largement de l'industrie
conventionnelle de gaz et de pétrole et non des projets
géants de
sables bitumineux. Ils ont expliqué comment ils avaient perdu
leur maison, leurs véhicules et leurs petites entreprises.
Toutes ces actions, y compris l'événement
final à
Ottawa, permettent de voir comment les cercles dominants
étouffent et suppriment toute pensée, enquête et
discussion. Les
partis cartellisés, les médias monopolisés et la
désinformation
directe des cartels énergétiques ont défini le
problème, la
solution et l'ordre du jour que tous devraient suivre ou
dénoncer. C'est ce qui a empêché que se forme une
opinion
publique cohérente sur la base d'une participation consciente
à
des actes de découverte et de discussion collective.
Ce que disent les oligarques
L'élite dominante a déclaré que
l'industrie pétrolière était
en crise parce que :
- l'Alberta doit vendre son pétrole à
très bas prix à un
marché unique, les États-Unis et que
- les régimes de réglementation, rendus
encore plus
compliqués par le projet de loi C-69 de Justin Trudeau, «
tuent l'investissement » et doivent être mis au rancart.
La solution serait donc, selon eux, de construire des
oléoducs. Cela est censé ouvrir des marchés en
Asie, même s'il
existe des preuves flagrantes que le jumelage de l'oléoduc de
bitume de Trans Mountain vers Vancouver doit principalement
approvisionner les raffineries de Washington et de la
Californie.
Lorsqu'ils fixent leur ordre du jour, les cercles
dominants cherchent à susciter le maximum de discorde et
d'animosité à savoir si le peuple est pour ou contre un
ordre du
jour pour lequel il n'a joué aucun rôle. Cela bloque
toute enquête
et toute discussion sur les problèmes objectifs et sur la
nécessité d'une nouvelle direction pour l'économie.
La campagne de désinformation obscurcit la
situation, y
compris le fait que les oligarques de l'industrie
énergétique
n'ont aucune intention en ce moment de reconsidérer l'industrie
conventionnelle de gaz et de pétrole dont dépendent un
grand
nombre de villes et de villages. Le marché mondial est
inondé de
brut léger de schiste américain. Les oligarques n'ont
aucune
intention d'expliquer comment le manque de capacité des
oléoducs aurait causé l'effondrement des prix de
pétrole sur le
marché
mondial en 2014.
Les inquiétudes soulevées dans les villes
et villages
partout en Alberta et dans d'autres régions de l'Ouest canadien
lors de ces rassemblements et de ces convois sont sérieuses.
Elles ne devraient pas être rejetées du revers de la main
de
manière obscurantiste et par des dénonciations contre
leurs
participants qu'on accuse d'être racistes, anti-environnement,
etc. Les gens veulent de vraies solutions aux vrais problèmes
et
expriment leurs préoccupations par leurs actions.
Les riches oligarques et les partis cartellisés
à leur
service sont une source de division au sein du peuple. Ils
tentent désespérément d'empêcher les gens de
participer
consciemment à des actes de découverte et d'en tirer les
conclusions qui s'imposent. Le manque de contrôle et de pouvoir
politique prive le peuple de son droit démocratique de
décider ou
même de savoir quelle est la cause fondamentale des
problèmes
auxquels il est confronté.
Les questions sont
réduites à ce qui est le plus
avantageux pour les riches dans la situation et ce qui peut
susciter le plus de division au sein du peuple. Les droits et le
consentement des peuples autochtones sont réduits à une
question
de consultation superficielle, les droits des travailleurs à des
salaires et des conditions de travail qui leur sont convenables
deviennent une question de coûts de production et d'obstacles
à
l'investissement. Dans la même veine, la protection de
l'environnement et la nécessité de passer à
l'action pour traiter
du problème du changement climatique sont
présentées comme étant
hostiles au développement, lequel repose soi-disant sur les
incitatifs indirects comme la taxe carbone et les magouilles
directes pour payer les riches en favorisant les entreprises
vertes. Pendant ce temps, l'approche de traiter du problème tel
qu'il est, est écartée.
L'édification nationale elle-même qui,
à cette époque
moderne, doit être fondée sur une économie
indépendante, diverse
et multidimensionnelle de programmes sociaux, de services,
d'industrie manufacturière et d'extraction des ressources
publiques, est sacrifiée sur l'autel de la mondialisation
impérialiste au service des intérêts privés
étroits des
oligarques.
L'industrie énergétique en Alberta est
contrôlée par les
cartels mondiaux. Ce fait en soi doit être traité en toute
priorité puisque les décisions sont prises au service des
intérêts mondiaux des riches et non des Albertains, ce qui
rend
la classe ouvrière et ses communautés vulnérables
à l'intense
concurrence entre oligarques et à leur course à
l'hégémonie. Il
faut une nouvelle direction à l'économie par laquelle le
contrôle
passe aux mains de la classe ouvrière de l'Alberta et l'objectif
de la production devient la détermination de satisfaire les
besoins du peuple, d'humaniser l'environnement social et naturel
et de faire des échanges commerciaux à avantage et
développement
réciproques avec tous ceux qui à l'échelle
mondiale désirent le
faire.
Le défi auquel le corps politique est
confronté est de
faire tomber le mur de la désinformation en soulevant sa voix
collective qui refuse de se laisser intimider et qui prend en
main la politique de responsabilité sociale et de parler en son
propre nom avec son propre ordre du jour.
Note
1.Le projet de loi C-69 modifie le
processus d'approbation des oléoducs et d'autres projets et
infrastructures énergétiques. Le projet de loi C-48
enchâsse
juridiquement les restrictions existantes aux pétroliers sur la
côte ouest de la Colombie-Britannique, de la région nord
de l'île
de Vancouver à l'Alaska.
Une taxe additionnelle sur les produits
émetteurs de carbone ne résout en rien la question de
comment arrêter les dommages causés à
l'environnement par les méthodes modernes de production, par
notre mode de vie actuel, et surtout celle de comment résoudre
le
problème que révèle l'ensemble des relations
sociales entre les humains et entre les
humains et la nature, soit que sans investir le peuple du pouvoir, la
voie du progrès est bloquée. La taxe sur le carbone ne
s'intéresse pas au processus actuel de production, à qui
contrôle la production, à l'objectif de ceux qui sont en
position de contrôle et aux rapports de production, en
particulier entre la classe ouvrière et ceux à qui les
travailleurs vendent leur capacité de travailler et qui
contrôlent les moyens de production et de distribution.
La production aujourd'hui, dans les conditions de
l'impérialisme, en ces temps où dominent les politiques
néolibérales, est caractérisée par
l'anarchie et la violence. L'opportunisme règne en maître
et non seulement rien ne peut-il être planifié, mais, pire
encore, rien ne peut être contrôlé dans la
quête d'hégémonie des impérialistes sur tous
les
fronts. Par contraste, le trait central d'une économie moderne
prosociale serait de satisfaire les besoins du peuple et de
protéger l'environnement de manière systématique,
ce qui est réalisable sur la base de la planification
scientifique et d'une vision moderne prosociale qui soutient la
responsabilité sociale de manière systématique.
Personne ne peut
dire que c'est ce qui existe à l'heure actuelle.
En l'absence d'une
planification économique imprégnée d'une vision
moderne de la responsabilité sociale, l'environnement ne peut
pas être protégé et le bien-être du peuple ne
peut pas être assuré. Les partis cartellisés se
font une fierté de dire qu'on doit abandonner l'économie
au marché dans lequel une main invisible gère l'offre et
la
demande et d'autres enjeux. Ce qu'ils disent en fait, c'est que le
peuple doit laisser l'économie aux intérêts
privés les plus puissants et à leur rivalité pour
le contrôle afin qu'ils puissent faire des profits
obscènes dans toutes les conditions et en toutes circonstances.
Ce qui sert leurs intérêts privés, le profit
maximum, alimente en retour la concurrence
frénétique de même que les guerres entre eux et
contre les peuples pour l'édification de leurs empires.
Comment les peuples peuvent-ils humaniser
l'environnement social et naturel alors que ceux qui sont en position
de contrôle sont dénués de responsabilité
sociale parce que celle-ci contredit leurs intérêts
privés servis par l'obtention du profit maximum des ressources
naturelles et de leurs travailleurs ?
L'environnement n'est pas une considération en
ce qui concerne les oligarques en contrôle ; la vie l'a bien
démontré, surtout le développement de
l'économie de guerre et la conduite constante de guerres.
L'environnement devient une considération uniquement lorsque les
oligarques peuvent faire des tonnes d'argent en l'exploitant et
deviennent des « millionnaires verts », comme l'ancien
vice-président des États-Unis Al Gore. Leur vision et
leur objectif n'ont rien à voir avec la protection de
l'environnement et de l'humanité contre la destruction et tout
à voir avec devenir riches et bâtir leur empire en
concurrence avec d'autres oligarques.
Avoir à choisir entre oui et non à une
taxe sur le carbone est un autre de ces faux choix qu'on donne au
peuple, comme le font les candidats rivaux des partis
cartellisés lors des élections pendant lesquelles les
gens sont censés oublier leur pensée, leurs
intérêts, leur ordre du jour et leur voix. Le Parti
marxiste-léniniste appelle les travailleurs à
rejeter ce faux choix et à plutôt entreprendre des
discussions qui donnent à la société un but
différent et contribuent à renouveler le processus
politique pour que les réclamations du peuple à la
société soient prises en compte. Les conditions
matérielles ont été créées depuis
longtemps par les travailleurs qui permettent à
l'économie de satisfaire leurs
besoins. Les conditions matérielles d'une alternative sous la
forme d'une classe ouvrière éduquée et d'un
processus de production modernes et de science et de technologie
moderne existent. L'alternative existe déjà. Demandons
que la responsabilité sociale envers le bien-être du
peuple et l'humanisation de l'environnement social et naturel
deviennent
le guide à l'action en Alberta et qu'elles se fassent entendre
avec force. N'acceptons pas un « non » comme
réponse. Ne permettons pas à ceux qui n'assument pas leur
responsabilité sociale d'usurper le pouvoir au moyen d'une
fraude électorale !
À
titre d'information
Au moment où l'élection a
été déclenchée, sur les 87
circonscriptions de l'Alberta, le NPD au pouvoir en
détenait 52 et le parti formant l'opposition officielle, le
Parti conservateur uni (PCU), 25. Le Parti de l'Alberta
détient 4 sièges, les libéraux albertains, un
siège et le Parti de la liberté conservatrice de
l'Alberta,
un lui aussi. Il y a trois députés indépendants et
un siège vacant.
Le jour où le Parlement a été
dissous, seuls 54 des 86 députés
représentaient le Parti pour lequel ils se sont
présentés à l'élection de 2015. Le
Parti progressiste-conservateur et le Parti Wildrose ont
été détruits et remplacés par le Parti
conservateur uni en 2017, qui est dirigé par Jason Kenney.
Ceux qui siègent en tant
qu'indépendants ont laissé le parti pour lequel ils se
sont présentés ou en ont été
expulsés. Trois députés
progressistes-conservateurs ne se sont pas joints au PCU. Deux d'entre
eux se sont joints au Parti de l'Alberta et l'autre s'est joint au NPD.
Un député a été expulsé du caucus du
PCU et a formé son propre parti.
L'Alberta a une population de 4 334 025
habitants, une augmentation de plus de 200 000 personnes
depuis l'élection de 2015. Élections Alberta
évalue à environ 2 615 000 personnes le
nombre d'électeurs inscrits.
Les partis politiques autorisés
Il y a 13 partis politiques autorisés en
Alberta. Cependant, l'Association progressiste-conservatrice de
l'Alberta (PC) et le Parti Wildrose, bien que toujours inscrits sur la
liste des partis autorisés, n'existent plus.
Les 11 partis existants sont :
Parti de l'avantage albertain (AAP)
Parti de l'indépendance de l'Alberta (AIP)
Parti libéral de l'Alberta (LIB)
Nouveau Parti démocratique de l'Alberta (NDP)
Parti de l'Alberta (AP)
Parti communiste - Alberta (CP-A)
Parti de la liberté conservatrice de l'Alberta (FCPA)
Parti vert de l'Alberta (GPA)
Association politique pro-vie de l'Alberta (PAPA)
Parti réformiste de l'Alberta (RPA)
Parti conservateur uni (UCP)
`
La désinformation au sujet du
réseau 5G de Huawei
et les menaces pour la sécurité nationale
- Louis Lang -
Les États-Unis font de la
pénétration du réseau 5G de
Huawei sur le marché nord-américain un problème de
« danger de
l'espionnage chinois qui constitue une menace pour la
sécurité du
monde entier ». Cela fait partie de la concurrence féroce
dans le
domaine des télécommunications entre les plus grandes
entreprises
de télécommunications dans lequel les États-Unis
cherchent à
maintenir leur domination par leurs liens avec les oligopoles qui
sont déjà directement liés à l'appareil
militaire et de sécurité
américain.
On pourrait penser que tout progrès de la
technologie des
communications et les perspectives d'un réseau 5G de grande
capacité capable de fournir une vitesse de réseau
suffisante pour
soutenir les voitures autonomes, la chirurgie à distance ou
d'autres applications de l'intelligence artificielle seraient un
développement positif. Mais apparemment pour l'État de
sécurité
nationale des États-Unis, cela est devenu un problème de
survie.
Dans article paru dans la revue scientifique Nature
du
15 juin 2017, intitulé « Le satellite quantique chinois
élimine
un obstacle majeur sur la voie des communications
ultra-sécurisée
», la revue annonçait la nouvelle importante que le
premier
satellite chinois doté de capacités quantiques avait
atteint l'un
de ses objectifs les plus ambitieux. Le
rapport des chercheurs, également publié dans Science,
explique
qu'en
envoyant
des
photons
entre
le
satellite et deux
stations au sol distantes, ils ont montré que les particules
peuvent rester dans un état quantique intriqué à
une distance
record de plus de 1 200 kilomètres. Ce phénomène
connu sous le
nom d'intrication quantique pourrait être utilisé comme
base d'un
futur réseau sécurisé de communications quantiques
[1].
C'est une nouvelle d'une portée
considérable pour le
fonctionnement d'un réseau 5G, car cela répond à
l'un des besoins
les plus importants du réseau qui est un système de
cryptage de
données complètement sécurisé.
Un autre article dans MIT Technology Review,
paru le
30 janvier 2018, intitulé « Un satellite chinois utilise
la
cryptographie quantique pour une vidéoconférence
sécurisée entre
continents » annonçait que l'expérience chinoise
avait battu le
record de la cryptographie quantique sur de longues
distances.
Dans cet article, il est expliqué que « la
cryptographie
quantique permet une communication sécurisée en raison
des lois
de la physique ». Le problème principal est que la
cryptographie
quantique n'a pas été possible sur de longues distances,
car,
jusqu'à présent, les meilleures fibres optiques ne
peuvent
transporter des photons sans avoir à
répétér le signal que sur
une distance d'environ 200 km.
Tout cela a changé avec le satellite chinois
Micius, lancé en
2016. L'une des dernières réalisations du satellite a
été la mise
en place du premier service de cryptographie quantique
intercontinentale. L'article explique : « Les chercheurs ont
testé le système en tenant une
vidéoconférence sécurisée entre
l'Europe et la Chine. Pour la première fois, la
sécurité de cette
vidéoconférence était garantie par les lois de la
physique. »
Le but de l'expérience était de tenir une
vidéoconférence
entre l'Académie chinoise des sciences à Beijing et
l'Académie
autrichienne des sciences à Vienne.
La première étape consistait à
créer une « clé » qui est un
ensemble de nombres aléatoires pouvant être
utilisés par les deux
parties pour coder ou décoder un message et pour distribuer
cette
« clé » en toute sécurité aux deux
endroits. Afin de réaliser un
transfert sécurisé de la « clé », le
satellite a envoyé les
nombres aléatoires codés dans un photon unique aux
stations
terrestres de Xingdong, dans la province septentrionale du Hebei
en Chine, puis a envoyé la même clé à la
station terrestre de
Graz, en Autriche. Les équipes ont utilisé des
communications
quantiques au sol par fibres optiques entre la station terrestre
chinoise et Beijing et entre la station terrestre autrichienne et
Vienne pour établir une liaison vidéo
sécurisée.
Cette expérience a eu lieu en septembre 2017 et
a donné lieu
à une vidéoconférence novatrice d'une durée
de 75 minutes avec
une transmission de données totale d'environ deux gigaoctets.
Les deux équipes ont annoncé
conjointement ce remarquable
exploit : « Nous avons démontré la
possibilité d'une
communication quantique intercontinentale entre plusieurs
endroits sur la Terre séparés par une distance maximale
de
7 600
kilomètres. »[2]
Ce qui est très important dans cette technologie
mise au
point par des scientifiques chinois, c'est que la cryptographie
quantique garantit la sécurité des réseaux 5G ou
de tout autre
réseau sous sa protection. Les informations quantiques sont
intrinsèquement plus sûres que les informations classiques
car
elles sont protégées par les lois fondamentales de la
physique.
Lire des informations classiques (c'est-à-dire des nombres
aléatoires générés par la technologie
informatique actuelle) ne
les change en rien, mais selon la physique quantique, le simple
fait d'observer un système quantique modifie son état
quantique.
Grâce à cet effet, il est possible de détecter
l'espionnage ou le
piratage d'informations quantiques. Par conséquent, les
informations quantiques peuvent être rendues invulnérables
à
l'espionnage d'une manière qui serait impossible selon
l'approche
classique.
Outre les travaux de recherche de pointe menés en
Chine sur le chiffrement quantique,
Huawei progresse dans la commercialisation du chiffrement quantique
destiné à être utilisé
dans les réseaux de télécommunication existants.
Le 14 juin 2018, Telefónica, le monopole
espagnol des télécommunications, a annoncé qu'un
« premier essai sans précédent mené sur le
terrain » avait été réalisé,
conjointement avec Huawei et l'Université polytechnique de
Madrid
(UPM), qui, dans leurs propres mots, « démontrait
l'utilisation du chiffrement quantique sur
les réseaux de fibre optique commerciaux et de leur
intégration opérationnelle au moyen des
technologies de mise en réseau définie par logiciel
(SDN). »
Il n'est donc pas surprenant que de nombreux pays
s'intéressent à la mise en place de leurs réseaux
5G basés sur la
technologie haute vitesse avancée de Huawei. Combinés
à la
sécurité du chiffrement quantique, ces réseaux
seraient protégés
de tout piratage ou espionnage étranger. Il a été
rapporté que
Huawei a actuellement des contrats pour déployer sa technologie
5G dans près de 30 pays.
L'Allemagne, la France et même la Grande-Bretagne
ont
récemment déclaré qu'ils ne considéraient
pas Huawei comme un
risque pour la sécurité et ils ont refusé
d'interdire un
fabricant en particulier dans leurs pays. Les États-Unis ont
répliqué en avertissant leurs alliés qu'ils
pourraient
reconsidérer leurs relations militaires avec quiconque utilise
l'infrastructure 5G de Huawei.
Les États-Unis s'appuient sur une accusation
permanente contre Huawei et d'autres entreprises
chinoises. Ils affirment qu'ils ne sont que des prolongements de
l'État chinois ou du Parti
communiste chinois et que, par conséquent, on ne peut pas leur
faire confiance. On prétend
que Huawei ajoute des portes arrière à son
matériel, permettant ainsi au gouvernement
chinois d'accéder aux données étrangères.
Huawei le nie avec véhémence.
Les menaces concernant Huawei et sa technologie 5G sont
un exemple frappant de la quête de
l'impérialisme américain pour la domination mondiale. Il
cherche à contrôler l'intelligence
artificielle et les autres percées technologiques et s'il ne
peut
pas, détruire les forces productives
humaines qui leur ont donné naissance. La guerre
cybernétique et les tentatives d'imposer des
lois qui stipulent ce qui peut et ne peut pas être fait avec la
technologie moderne deviennent
des tentatives de criminaliser ceux qui ne succombent pas aux
visées des impérialistes
américains. Les menaces de guerre sont devenues la monnaie
courante pour traiter de ce que
les impérialistes américains prétendent être
des menaces à la sécurité.
En fait, les nouveaux développements des
réseaux 5G et les progrès scientifiques
réalisés par
les scientifiques chinois dans le chiffrement quantique sont de
nouvelles formes de
communication de masse produites par les forces productives sociales.
Ces progrès ne sont la
propriété de personne.
C'est là la signification la plus importante de
ces nouveaux développements dans les
expériences de communications ultra-sécurisées qui
sont si importantes pour le fonctionnement
de tout réseau à grande vitesse. Cette technologie
n'appartient à personne. Aucune entité, que
ce soit une nation ou une société, ne peut la
contrôler ou la monopoliser parce qu'elle est
basée sur les lois de la physique qui peuvent être
appliquées de manière universelle.
Quels que soient les efforts des impérialistes
américains pour présenter la question des réseaux
5G et Huawei comme un problème d'« espionnage » et
de « menace chinoise », il est
indéniable que ces progrès sont de nouvelles
avancées des forces productives humaines
modernes par le fait qu'ils donnent naissance à de nouveaux
moyens de production inconnus
jusqu'ici. La révolution industrielle et technique ne peut
être arrêtée par quiconque prétend en
être propriétaire et dont l'objectif est le profit
privé. Le nouveau qui émerge doit être
abordé
politiquement afin que les nouveaux arrangements servent les forces
productives humaines
modernes et non ceux qui créent le chaos dans leur tentative de
les contrôler uniquement pour
eux-mêmes.
Même si l'on parle beaucoup des
développements liés à Google, Facebook, Huawei et
la
technologie 5G, etc, comme d'un problème de
surveillance par l'État, de « Big
brother », etc, en fait, ce sont des formes de communication de
masse produites par les forces
productives sociales d'aujourd'hui qui appartiennent à
l'humanité. Ce sont les visages du
nouveau qui ouvrent l'horizon du monde dont parlait Marx et qui ne sont
pas encore
organisées. Aujourd'hui ces formidables développements
des forces productives humaines sont
utilisés pour détruire les forces productives, la guerre
étant désormais le moyen principal pour
y arriver. Mais cela peut être renversé et doit
l'être.
Notes
1. « China's Quantum Satellite Clears Major
Hurdle on Way to Ultrasecure Communications », Nature, 15
juin 2017.
2. « Chinese Satellite Uses Quantum Cryptography
for Secure Videoconference Between Continents », MIT
Technology Review, 30 janvier 2018
Ne touchez pas au Venezuela!
- Mision Verdad -
La rencontre du Caricom, tenue les 26 et 27 février
à Saint-Kitts-et-Nevis,
a réitéré qu'elle rejette toute ingérence
extérieure au Venezuela.
Le Canada tente de positionner Juan Guaido dans les
Caraïbes au détriment du gouvernement constitutionnel de
Nicolas Maduro. Les États-Unis veulent rompre l'alliance
stratégique du Venezuela avec les pays des Caraïbes et
modifier la répartition des voix au sein de l'Organisation des
États américains. Le Canada, qui s'immisce depuis
des décennies dans les Antilles britanniques avec de «
l'aide » et des navires de guerre, est envoyé comme
commis de course pour tirer les marrons du feu. Pourtant, la
duplicité des libéraux est de prétendre qu'ils
agissent simplement de manière
désintéressée à la demande de ce même
Guaido. Selon cette fable, Guaido lui-même n'est pas
capable de faire une telle ouverture ! Un document d'Affaires
mondiales admet « qu'il n'y a pas eu de consensus parmi les pays
d'Amérique ».
***
Le périodique en ligne Mision Verdad a
eu accès à un document confidentiel (« document
officieux ») élaboré par le gouvernement du
Canada, dirigé par Justin Trudeau, avec lequel ils ont
essayé de construire des ponts qui permettraient des contacts
entre le président de l'Assemblée nationale du Venezuela
(illégal) et certains
pays des Caraïbes orientales en proposant un instrument pour
remplacer Petrocaribe.
Le 14 mars, le gouvernement canadien a
envoyé un représentant subalterne à une
réunion de l'Organisation des États des Caraïbes
orientales (OÉCO) sur l'île de la Guadeloupe dans le but
de faciliter un lien direct entre l'équipe de Guaido et les
premiers ministres dont les gouvernements composent la CARICOM.
En Guadeloupe, l'envoyé spécial de
Trudeau a demandé une réunion avec les dirigeants de
l'OÉCO. Cette demande a été rejetée, car il
n'avait pas le niveau diplomatique approprié pour l'organisation
d'une telle réunion. Toutefois, les représentants des
Caraïbes ont accepté d'avoir avec lui un déjeuner de
courtoisie au cours duquel le Canadien
a remis le document suivant :
En principe, le gouvernement du Canada aurait
proposé une rencontre entre Juan Guaido lui-même et
les représentants de ces pays, ce qui s'est avéré
être un faux pas qui a déplu aux dirigeants des
Caraïbes, car cela représentait un signe de peu de
sérieux diplomatique.
Malgré cela, ils ont reçu le document
contenant la proposition de l'administration Trudeau qui a toujours
agi en tant que représentant de l'opposition
vénézuélienne, proposant de créer une
organisation parallèle à Petrocaribe appelée
« Accord de coopération et de stabilité
énergétique ».
Les représentants des pays des Caraïbes se
sont de nouveau sentis contrariés par cette proposition de saper
Petrocaribe et ils ont rappelé à l'envoyé canadien
leur plein appui au dialogue entre les parties au Venezuela. Ils ont
également exhorté l'opposition à s'asseoir
à la même table que le gouvernement de Nicolas Maduro.
Ils ont également rappelé au Canada que
Petrocaribe était en train d'être saboté à
la fois par les sanctions américaines et par la pression
régionale exercée contre le Venezuela, appuyée
à la fois par le gouvernement Trudeau et par l'opposition
vénézuélienne représentée à
l'Assemblée nationale (au mépris de la constitution).
Sans plus tarder, les Caribéens ont
rejeté la proposition canadienne.
La coalition antivénézuélienne
menée par le Canada a tenté d'arriver à ces fins
de la manière suivante :
- acheter la bonne volonté de certains pays des
Caraïbes orientales par des négociations que les
représentants des Caraïbes ont eux-mêmes
qualifiées de mesquines et
- offrir des rencontres diplomatiques de haut niveau
qui ne se sont pas concrétisées et envoyer des
conseillers
subalternes, ce qui a été perçu comme un manque de
respect envers les gouvernements des Caraïbes.
Enfin, les représentants des Caraïbes ont
clairement indiqué qu'ils ne reconnaissaient pas Juan Guaido.
Ils ont insisté sur leur position commune qui propose des moyens
pacifiques de dialogue et de respect du droit international, en dehors
de la stratégie de coup d'État et de «
l'intervention humanitaire » planifiées par
Washington.
Il convient de rappeler que l'OECO est un organisme
régional qui promeut la coopération technique et le
développement durable de six pays indépendants et de
trois territoires du Royaume-Uni et d'un de la France dans la mer des
Caraïbes.
- États membres de l'OECO (membre à part
entière): Antigua-et-Barbuda, Commonwealth de la Dominique,
Grenade, Sainte-Lucie, Fédération de
Saint-Kitts-et-Nevis, Saint-Vincent-et-les Grenadines, Montserrat
(dépendance du Royaume-Uni)
- États membres de l'OECO (membre
associé) : Anguilla (dépendance du Royaume-Uni),
Martinique
(département français d'outre-mer), Îles Vierges
britanniques (dépendance du Royaume-Uni).
La Cour internationale de justice juge
illégale l'occupation
britannique des îles Chagos
Manifestation devant le Parlement britannique après une
décision d'un
tribunal interdisant le retour des habitants des îles Chagos dans
leur
patrie, le 22 octobre 2008
LML salue la décision
rendue le 25 février par la Cour internationale de justice
(CIJ) à propos des îles Chagos. Dans une décision
majoritaire de 13 contre 1, où tous les juges des pays
de l'Union européenne (UE) ont conclu contre le Royaume-Uni, la
CIJ a jugé que
l'occupation britannique continue des îles Chagos était
illégale et a ordonné au Royaume-Uni de retourner «
aussi rapidement que possible » ces îles à la
République de Maurice. Les îles ont été
saisies par les Britanniques en 1965 et la population enlevée de
force en 1971 pour permettre aux États-Unis de construire
une base militaire sur l'île de Diego Garcia. Cette base joue un
rôle
criminel dans les efforts des États-Unis pour
l'hégémonie mondiale.
Le Parlement britannique a immédiatement
rejeté la décision. Le 25 février, un
porte-parole du Foreign Office a offert cette réponse
intéressée : « Il s'agit d'un avis consultatif et
non d'un
jugement. Nous allons bien sûr examiner le détail de cet
avis. Les installations de défense du territoire britannique de
l'océan Indien aident à
protéger les citoyens britanniques et mondiaux contre les
menaces terroristes, le crime organisé et la
piraterie. »
L'ancien diplomate britannique Craig Murray a
réagi à cette annonce en écrivant : «
Cela représente une sérieuse escalade dans le rejet par
le Royaume-Uni du multilatéralisme et du droit international et
un pas en avant vers l'adhésion au modèle
américain d'exception, qui ne relève pas de la
règle du droit international. À ce titre, il
s'agit sans doute du développement de politique
étrangère le plus important depuis des
générations. Pendant la guerre en Irak, alors que la
Grande-Bretagne avait déclenché la guerre sans
l'autorisation du Conseil de sécurité des Nations unies,
elle avait invoqué un argument peu convaincant en affirmant
qu'elle détenait l'autorité du Conseil de
sécurité issue de résolutions antérieures.
Le Royaume-Uni ne rejetait donc pas carrément le système
international. Dans le cas des Chagos, il nie tout simplement
l'autorité de la Cour internationale de justice et c'est
absolument sans précédent. » (Voir
l'article ci-dessous.)
La CIJ est la plus haute instance des Nations unies. En
juin 2017, l'Assemblée générale des Nations
unies a saisi la CIJ de cette injustice de longue date commise contre
les insulaires des Chagos, à l'égard du processus de
décolonisation mené par l'ONU, par un vote de 94
voix contre 15 en faveur d'une résolution
présentée
par la République de Maurice. Dans leur communication à
la CIJ en 2018, les
avocats mauriciens ont affirmé qu'ils avaient été
contraints d'abandonner les îles Chagos, en violation de la
résolution 1514 des Nations unies de 1960, qui
interdit expressément le démembrement des colonies avant
l'indépendance.
La décision de la CIJ n'a pas un statut
contraignant, mais elle ne peut être contestée par les
Britanniques. Comme Craig Murray le fait remarquer, la Grande-Bretagne
bafoue la primauté du droit international et c'est un sujet de
grave préoccupation, car rien ne justifie des crimes contre
l'humanité commis par les Britanniques et les États-Unis
au nom de grands idéaux.
Lorsque les Britanniques se
sont emparés des îles, Diego Garcia était la plus
grande et la seule île habitée du territoire britannique
de l'océan Indien, connue sous l'acronyme «
BIOT ». Les Britanniques expulsèrent brutalement
l'ensemble de la population de l'atoll - les Chagossiens ou insulaires
de Chagos - pour faciliter l'établissement
de la base militaire américaine. Aujourd'hui, Diego Garcia est
l'une des cinq bases de contrôle du système mondial de
géolocalisation (GPS) géré par l'armée
américaine.[1]
L'île a fourni un « porte-avions fixe » aux
États-Unis lors de la révolution iranienne (1978-1979),
de l'invasion irakienne du
Koweït (1990), de l'opération Enduring Freedom (la «
guerre mondiale contre le terrorisme » de 2001
à 2014) et de l'opération Iraqi Freedom
(de 2003 à 2011). L'atoll abrite les navires du
deuxième escadron de la marine américaine responsable du
prépositionnement. Ces navires transportent du matériel
et des
fournitures pour soutenir une importante force armée avec des
chars, des transports de troupes blindés, des munitions, du
carburant, des pièces de rechange et même un hôpital
de campagne mobile. De plus, Diego Garcia a été
utilisé comme aire de stockage pour les bombes à
fragmentation américaines comme moyen de contourner la
surveillance
parlementaire britannique. Le gouvernement britannique s'est
également entendu avec la CIA pour utiliser la base
américaine aux fins de ses exécutions extrajudiciaires et
de sa torture.
Le journaliste et réalisateur australien John
Pilger a été l'un des ardents défenseurs des
insulaires des Chagos. Son film de 2004, Stealing a Nation,
a
alerté
une
grande
partie
du
monde
à
leur sort. Pour
voir le film, cliquez ici.
Note
1. « The Mystery of Malaysia
Airlines Flight MH370 », Tony Seed, TML Weekly,
April 19, 2014
- John Pilger -
Il y a des moments
où une tragédie nous enseigne comment fonctionne tout un
système derrière sa façade démocratique et
nous aide à comprendre à quel point une grande partie du
monde est gérée pour le bien des puissants et comment les
gouvernements justifient souvent leurs actions avec des mensonges.
À la fin des années 1960 et au
début des années 1970, le gouvernement britannique
de Harold Wilson a expulsé l'entière population des
îles Chagos, une colonie de la couronne britannique dans
l'océan Indien, pour y installer une base militaire des
États-Unis à Diego Garcia, la plus grande île. Dans
le plus grand secret, les
Américains ont offert un sous-marin nucléaire Polaris
à prix réduit comme paiement pour l'utilisation des
îles.
La vérité de cette conspiration n'a pas
émergé pendant un autre 20 ans avant que les
dossiers officiels secrets ne soient révélés au
Bureau des archives publiques à Londres par des avocats agissant
au nom des anciens habitants de l'archipel corallien. L'historien Mark
Curtis a décrit la dépopulation forcée dans son
livre de 2003 Web of Deceit sur la politique
étrangère britannique d'après-guerre. Les
médias britanniques ont simplement ignoré
l'éviction de sa population ; le Washington Post l'a
qualifiée
de
«
kidnapping
de
masse ».
J'ai entendu parler du sort des Chagossiens la
première fois en 1983, pendant la guerre des Falklands. La
Grande-Bretagne avait alors envoyé une flotte pour aider
les 2 000 insulaires de Falkland à l'autre bout du
monde alors que 2 000 autres citoyens britanniques des îles
de l'océan Indien avaient été expulsés par
les
gouvernements britanniques et que personne ou presque n'en savait rien.
La différence était que les habitants des
Falklands étaient blancs et que les Chagossiens étaient
noirs et que les États-Unis convoitaient les îles, surtout
Diego Garcia, pour en faire une base militaire importante à
partir de laquelle ils pouvaient commander l'océan Indien.
Les îles Chagos étaient un paradis
naturel. Ses 1 500 habitants étaient autosuffisants,
ayant des produits naturels en abondance, et les températures
extrêmes y étaient rares. Les villages étaient
vibrants, dotés d'une école, d'un hôpital, d'une
église, d'un chemin de fer et jouissant d'un mode de vie non
perturbé, jusqu'à ce qu'un
relevé secret anglo-américain de Diego Garcia
en 1961 ne mène à la déportation de
l'entière population.
Les expulsions ont commencé en 1965. Les
habitants ont été massés sur un navire
rouillé et les femmes et les enfants forcés de dormir sur
une cargaison d'excréments d'oiseaux. Ils ont été
abandonnés aux Seychelles où ils ont habité dans
des cellules de prison, puis expédiés à
l'île Maurice, où ils ont été amenés
dans une zone
d'habitation à l'abandon, sans eau ni électricité.
Vingt-six familles y sont mortes dans une
pauvreté abjecte et il y a eu neuf suicides ; les filles
ont dû se prostituer pour survivre.
J'ai interviewé plusieurs Chagossiens. Une femme
a rappelé comment elle et son mari ont amené leur
bébé à l'île Maurice pour y être
traités pour des soins de santé et se sont fait dire
qu'ils ne pouvaient pas revenir chez eux. Le choc a été
si grand que son mari a eu une crise cardiaque et est mort. D'autres
ont décrit comment les Britanniques
et les Américains ont gazé leurs chiens, les animaux
domestiques bien-aimés des insulaires, pour les intimider pour
qu'ils fassent leurs affaires et quittent leur île. Lizette
Talate m'a confié comment ses enfants sont « morts de
tristesse ». Elle-même est morte depuis.
La dépopulation de l'archipel a
été complétée en 10 ans et Diego
Garcia est devenue le site d'une des plus grandes bases des
États-Unis, avec plus de 2 000 soldats, deux pistes
pour les bombardiers, 30 navires de guerre, des installations pour
des sous-marins équipés d'armes nucléaires et une
station pour des satellites-espions. L'Irak et l'Afghanistan ont
été bombardés
à partir de cet ancien paradis. À la suite du 11
septembre 2001, les ennemis perçus des États-Unis
ont été « remis » à la base et il
y a des preuves qu'ils y ont été torturés.
Pendant ce temps, les
îles Chagos sont demeurées possession britannique et son
peuple sous responsabilité britannique. Après avoir
manifesté à l'île Maurice en 1982, les
habitants des îles en exil ont reçu une compensation
dérisoire de moins de 3 000 livres chacun du
gouvernement britannique.
Lorsque les filières déclassifiées
du Foreign Office britannique ont été découvertes,
toute cette sordide histoire a été
révélée. Une filière portait le titre
« Maintenir la fiction » où des directives
étaient données aux hauts représentants
britanniques de mentir en disant que les insulaires étaient des
travailleurs itinérants et non une population
indigène stable. De hauts fonctionnaires britanniques ont
reconnu en secret qu'ils s'exposaient à des « accusations
de malhonnêteté » parce qu'ils se
préparaient à « trafiquer les faits »,
à mentir.
En 2000, la Haute Cour de justice de Londres a
déclaré illégales les expulsions. En
réponse, le gouvernement travailliste de Tony Blair a
invoqué la prérogative royale, un pouvoir archaïque
dont est investi le « Conseil privé de la
reine » en vertu duquel le gouvernement peut contourner le
Parlement et les tribunaux. De cette façon, espérait le
gouvernement, les habitants des îles seraient
empêchés pour toujours de retourner chez eux.
La Haute Cour de justice a statué une fois de
plus que les Chagossiens avaient le droit de retourner dans leurs
foyers et, en 2008, le Foreign Office a interjeté appel
auprès de la Cour suprême. Bien que ne présentant
aucune preuve nouvelle, l'appel a été accepté.
Je me trouvais au Parlement, alors que la haute cour
siégeait à la Chambre des Lords, le jour du jugement. Je
n'ai jamais vu des juges avec des visages aussi marqués par la
honte dans ce qui était manifestement une décision
politique.
En 2010, le gouvernement britannique a
cherché à renforcer cette décision en
établissant une réserve marine naturelle autour des
îles Chagos. La ruse a été
révélée par WikiLeaks, qui a publié un
câble diplomatique de l'ambassade des États-Unis datant
de 2009 qui se lisait ainsi : « Établir une
réserve marine pourrait bien,
comme l'a dit le représentant du Foreign and Commonwealth Office
[Colin] Roberts, être la façon la plus efficace à
long terme d'empêcher les anciens habitants des îles Chagos
ou leurs descendants de revenir vivre sur l'île ».
Maintenant, la Cour internationale de justice a
décidé que le gouvernement britannique de l'époque
n'avait aucun droit juridique de séparer les îles Chagos
de l'île Maurice lorsqu'il a accordé son
indépendance à celle-ci. La Cour, dont le rôle est
consultatif, a dit que la Grande-Bretagne doit mettre fin à son
autorité sur les îles. Par extension,
cela signifie presque certainement que la base américaine est
illégale.
Bien sûr, la campagne infatigable des Chagossiens
et de
leurs supporters ne va pas s'arrêter là : pas avant,
à tout le moins, que le premier habitant de l'ile revienne chez
lui.
(johnpilger.com,
le 25 février 2019. Traduction: LML)
- Craig Murray -
Au Parlement [britannique], [le député]
Alan Duncan pour le gouvernement vient de rejeter le résultat
stupéfiant d'hier [25 février] à la Cour
internationale de justice (CIJ), où l'occupation britannique des
îles Chagos a été jugée illégale
à la majorité de 13 voix contre 1. Tous les
juges des pays de l'Union européenne se sont
prononcés contre le Royaume-Uni.
Cela représente une
sérieuse escalade dans le rejet par le Royaume-Uni du
multilatéralisme et du droit international et un pas en avant
vers l'adhésion au modèle américain d'exception,
qui ne relève pas de la règle du droit international.
À ce titre, il s'agit sans doute du développement de
politique étrangère le plus important depuis des
générations. Pendant la guerre en Irak, alors que la
Grande-Bretagne avait déclenché la guerre sans
l'autorisation du Conseil de sécurité des Nations unies,
elle avait invoqué un argument peu convaincant en affirmant
qu'elle détenait l'autorité du Conseil de
sécurité issue de résolutions antérieures.
Le Royaume-Uni ne rejetait donc pas carrément le
système international. Dans le cas des Chagos, il nie tout
simplement l'autorité de la Cour internationale de justice et
c'est absolument sans précédent.
Duncan a avancé deux arguments.
Premièrement, l'avis de la CIJ n'était «
que » consultatif à l'Assemblée
générale. Deuxièmement, il a fait valoir que la
CIJ n'était pas compétente, qu'il s'agissait d'un
différend bilatéral avec la République de Maurice
(et qu'elle ne pouvait donc saisir la CIJ qu'avec le consentement du
Royaume-Uni,
qui n'a pas été donné).
Mais ici, contre tous les précédents
britanniques et la politique antérieure, Duncan est en train de
défier une décision de la CIJ. Dans la présente
affaire, le gouvernement britannique a vivement contesté la
compétence de la CIJ, uniquement pour les motifs invoqués
par Duncan. La CIJ a examiné les arguments du Royaume-Uni, ainsi
que ceux
de 32 autres États et de l'Union africaine. La CIJ a
décidé qu'elle était compétente, car il ne
s'agissait pas d'un différend bilatéral, mais d'une
partie
du processus de décolonisation ordonné par l'ONU.
La décision de la Cour internationale de justice
sur ce point est détaillée aux paragraphes 83
à 91 de ses conclusions. Voici ce qui est peut-être la
section clé :
88. La Cour conclut en conséquence que
l'avis est demandé sur la question de la décolonisation,
qui intéresse particulièrement les Nations Unies. Les
interrogations soulevées par la demande s'inscrivent dans le
cadre plus large de la décolonisation, et notamment du
rôle de l'Assemblée générale en la
matière, un cadre dont elles ne peuvent
être dissociées (Sahara occidental, avis consultatif, CIJ
Recueil 1975, p. 26, par. 38 ; Conséquences
juridiques de l'édification d'un mur dans le territoire
palestinien occupé, avis consultatif, CIJ Recueil 2004 (I),
p. 59, par. 50).
89. En outre, la Cour relève que des
divergences de vues peuvent se faire jour sur les questions juridiques
en jeu dans une procédure consultative (Conséquences
juridiques pour les États de la présence continue de
l'Afrique du Sud en Namibie (Sud-Ouest africain) nonobstant la
résolution 276 (1970) du Conseil de sécurité,
avis
consultatif, CIJ Recueil 1971, p. 24, par. 34). Cela
étant, le fait qu'elle puisse être amenée à
se prononcer sur des questions juridiques au sujet desquelles des vues
divergentes ont été exprimées par Maurice et le
Royaume-Uni ne signifie pas que, en répondant à la
demande, la Cour se prononce sur un différend bilatéral.
90. Dans ces circonstances, la Cour ne
considère pas que le prononcé de l'avis sollicité
aurait pour effet de contourner le principe du consentement de
l'État au règlement judiciaire de son différend
avec un autre État. Elle ne saurait en conséquence, dans
l'exercice de son pouvoir discrétionnaire, refuser pour ce motif
de donner un tel
avis.
91. Compte tenu de ce qui précède, la
Cour conclut qu'il n'existe aucune raison décisive devant la
conduire à refuser de donner l'avis demandé par
l'Assemblée générale.
Comme indiqué au paragraphe 183, que la
Cour est compétente à l'unanimité, même le
juge américain (le seul dissident sur la question principale)
est en accord. Le fait que le gouvernement britannique rejette la
décision unanime de la CIJ sur la compétence, et cite
cela au Parlement comme raison de ne pas suivre l'avis de la CIJ,
constitue une abrogation étonnante du droit international par le
Royaume-Uni. C'est vraiment sans précédent. La
répudiation du groupe de travail de l'ONU sur la
détention arbitraire de Julian Assange a montré la
direction vers laquelle le Royaume-Uni dérive, mais cet organe
n'a pas le prestige de la CIJ.
La CIJ représente le
summum absolu du droit international et en incarne le principe.
Dans 176 décisions, telles que Nigeria c. Cameroun
ou Malaisie c. Indonésie, des conflits potentiellement
désastreux ont été évités
grâce à l'accord des États de se conformer à
la règle de droit. L'attaque actuelle
de la CIJ par le Royaume-Uni est un développement vraiment
désastreux.
J'ai tenu pour acquis que vous savez que la raison pour
laquelle le Royaume-Uni refuse de décoloniser les îles
Chagos est qu'il veut maintenir la base aérienne de
l'armée américaine à Diego Garcia. Si le Brexit se
concrétise, les îles Chagos entraîneront
également un important désaccord de politique
étrangère entre le Royaume-Uni et les
États-Unis d'un côté, et l'UE, de l'autre. L'UE
sera vraiment stupéfaite par la répudiation britannique
de la CIJ.
J'ai étudié en entier le long avis de la
CIJ sur les îles Chagos, ainsi que les documents associés,
et j'écrirai plus en détail prochainement.
Craig Murray est un ancien diplomate britannique.
21 mars - Journée internationale
pour l'élimination de la discrimination raciale
Le Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) accorde une attention particulière
à la garantie que les droits des minorités occupent une
place importante dans la société. Dans son
interprétation des droits, il reprend l'essentiel du
problème des droits et son lien avec l'essentiel de la
démocratie moderne.
La question des droits des minorités se pose
à la fois historiquement, car elle remonte à la lutte
contre
la société du Moyen-Âge et de façon
très actuelle du fait que la démocratie
représentative n'est plus à la mesure des défis de
la réalisation des droits. Que ce soit les minorités
nationales telles qu'elles existent dans le monde entier par suite des
bouleversements massifs causés par l'impérialisme mondial
et le capitalisme moderne qui ont transformé le monde entier en
un énorme marché, ou pour d'autres raisons, ou qu'il
s'agisse de minorités linguistiques, religieuses, politiques et
LGBTQ, leurs droits ne sont pas garantis par ce qu'on appelle
l'accommodement des élites, la «
discrimination positive » (action affirmative) et les autres
mesures de ce type qui ont finalement pour fonction de judiciariser les
problèmes et de criminaliser les personnes. L'expérience
montre qu'aucune mesure de ce type n'a éliminé la
discrimination à l'égard des minorités qui est
pratiquée dans les démocraties représentatives
où de telles
mesures ont été appliquées.
La source de la discrimination ou du déni des
droits des minorités au Canada réside dans l'absence de
reconnaissance des droits de la citoyenneté comme une question
d'appartenance égale à un corps politique, où les
mêmes droits et devoirs sont reconnus pour tous sur un pied
d'égalité. Au Canada, il existe une hiérarchie de
droits et les élites
dirigeantes reçoivent un traitement préférentiel,
comme le montre à nouveau le scandale de SNC-Lavalin. Il est
bien évident qu'une hiérarchie des droits conduit
à une discrimination qu'on prétend corriger par
l'accommodement des élites et la discrimination positive. Or,
ces mesures ne font que créer de nouvelles hiérarchies
parmi les victimes de
discrimination et n'éliminent pas la discrimination ni son
fondement.
Une citoyenneté qui reconnaît
l'égalité des droits et des devoirs pour tous est le
point de départ de la défense des droits des
minorités et non la fin. Néanmoins, si les
minorités ne se battaient pas pour ces droits, il n'y aurait
naturellement pas de point de départ ni de fin. Après
avoir acquis les mêmes droits et devoirs pour tous, les
minorités
nationales peuvent alors se battre pour toutes les autres
égalités. Cependant, la lutte pour ces
égalités doit être mise sur cette base dès
le départ.
Les minorités nationales doivent pouvoir
éduquer
leurs enfants dans leur langue si elles le veulent et développer
leur culture.
Il faut leur en fournir les moyens tout en veillant à ce
qu'aucun citoyen n'ait plus de droits et de devoirs qu'un autre. La
discrimination contre les minorités religieuses et aussi contre
les athées peut être éliminée en dissociant
complètement la
religion de l'État et en veillant à ce que l'exercice du
droit à la conscience reste une affaire privée et
individuelle. La pratique de financer certaines religions et pas
d'autres, une politique scandaleuse, doit être interdite, tandis
que l'accès de tous les membres du corps politique aux
programmes sociaux, y compris l'éducation et les loisirs, sans
risque
de violence policière, doit être garanti. Toutes les
violations, tous les racismes et toutes les discriminations raciales
doivent être sévèrement punis par le Code
pénal. En fait, leurs auteurs devraient recevoir la peine la
plus sévère.
Pour commencer, le PCC(M-L) accorde une attention
particulière au contenu principal, au fait que tous les citoyens
doivent jouir des mêmes droits et devoirs. En même temps,
il exige que les langues et les cultures de toutes les minorités
nationales soient défendues et, troisièmement, que tous
les actes de racisme et de discrimination raciale ou
de violence raciale soient sévèrement punis.
Tous ceux qui sont intéressés à
défendre les droits des minorités en tant que base de la
défense des droits de tous se rencontrent dans les combats. La
défense des droits des minorités est l'une des mesures
les plus importantes à prendre pour régler des comptes
avec les pratiques du Moyen-Âge fondées sur le
privilège et les mystères de l'État
dans la manière dont les décisions sont prises et les
politiques définies. Le déni des droits des
minorités est l'essence même de la démocratie
représentative qui existe au Canada à l'heure actuelle.
Il faut se défaire de toute illusion que les minorités
peuvent jouir de droits dans la démocratie
représentative actuelle. La défense des droits de toutes
les
minorités et la lutte contre toutes les formes de
discrimination, y compris raciale, et toutes les formes de violence,
relèvent de la responsabilité sociale.
Les jeunes du monde réclament un
avenir radieux
Sur la colline du Parlement à Ottawa
Le 15 mars, environ 1,5 million de jeunes ont
pris part à une grève étudiante mondiale pour le
climat dans quelque 2 200 manifestations tenues dans 130
pays. Cette action récente est l'aboutissement d'un mouvement
qui a commencé en 2015 sous divers noms - Vendredis pour
l'avenir, Jeunesse pour le climat
et Youth Strike 4 Climate - pour exiger des actions pour mettre un
terme au réchauffement planétaire. Ils se
déclarent clairement responsables de la protection de
l'environnement social et naturel et exigent que les gouvernements
d'aujourd'hui assument eux aussi leurs responsabilités de
garantir le bien-être de leur génération et de
celles à
venir. Une grève mondiale des étudiants a
eu lieu le 30 novembre 2015, le premier jour de la
Conférence des Nations unies sur le climat de la COP 21,
à laquelle ont participé 50 000 personnes dans
plus de 100 pays.
Au Canada, il y a eu une participation d'un
océan à l'autre, avec une organisation remarquable et une
participation de la jeunesse québécoise en particulier.
Au Québec seulement, 150 000 étudiants y ont
pris
part, et 50 000 étudiants ont défilé
dans les rues de Montréal. Les organisateurs au Canada
planifient une autre
action de masse pour l'automne afin de s'assurer que leurs
préoccupations sont à l'ordre du jour de
l'élection fédérale de 2019. Pendant ce
temps, les
actions hebdomadaires des vendredis pour l'avenir se poursuivent dans
le monde entier.
Gatineau-Ottawa
Québec
Montréal
Îles-de-la-Madeleine et Gaspésie
Chicoutimi
Sherbrooke
La Pocatière
Sept-Îles
Baie-Comeau
Québec
Canada
St. John's
Fredericton
Halifax
Kingston
Toronto
Hamilton
Kitchener
Winnipeg
Régina
Saskatoon
Edmonton
Calgary
Vancouver
Victoria
Whitehorse
Yellowknife
Inuvik
Asie et Océanie
Tokyo, Japon
Séoul, Corée
Hong Kong, Chine
Quezon City, Philippines
Bangalore, Inde
Delhi, Inde
Melbourne, Australie
Sydney, Australie
Auckland, Nouvelle-Zélande
Nelson, Nouvelle-Zélande
Wellington, Nouvelle-Zélande
Vanuata
Afrique
Dakar, Sénégal
Capetown, Afrique du Sud
Amérique latine
Mexico, Mexique
Santiago, Chili
États-Unis
Washington, DC
New York, New York
Minneapolis-Saint Paul, Minnesota
San Francisco, Californie
Europe
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Helsinki, Finlande
Stockholm, Suède
Berlin, Allemagne
Dresden, Allemagne
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